Poèmes de Bruno Tomera
à découvrir par exemple sur : http://evazine.com/btom/bruno_tom.htm#bt19
ou dans d'autres revues telles que Variation, Mauvaise graine, Nuage de Poussière
Merci pour le silence pendant la représentation de l'existence
Des humains j'en ai puisé deux amis
c'est peu et c'est énorme mais se donner
en pâture demande une ouverture
que j'ai condamnée après que l'un
d'eux repliant son extrait de naissance
a tiré sa révérence d'un coup de lassitude avancée.
le slalom universel nécessite des entrechats
je sais si peu danser ou sur la corde raide
me sentant plus à l'aise.
Décalquer les traits d'une figure quand accessoirement
tout vous parait vain est une prouesse de comédien,
entendre les mots cent milles fois interprétés, fatigue,
au lever du rideau l'impression du scénario est inchangée.
<<<le maquillage de la séduction souvent se liquéfie
sur le visage d'un clown triste, le fard dégoulinant vers le pathétique, enduit de la tête au pied.
Les envolées émerveillées m'inclinent à rigoler au bout
de quelques minutes si elles ne sont honnêtes, deviennent
des habitudes fripées brandies d'un creux chapeau de
magicien.
l'amour, l'amitié sont des espaces non fléchés
où le silence n'a nul besoin d'être meublé.
Couloir d'urgence
Des humains j'en ai puisé deux amis
c'est peu et c'est énorme mais se donner
en pâture demande une ouverture
que j'ai condamnée après que l'un
d'eux repliant son extrait de naissance
a tiré sa révérence d'un coup de lassitude avancée.
le slalom universel nécessite des entrechats
je sais si peu danser ou sur la corde raide
me sentant plus à l'aise.
Décalquer les traits d'une figure quand accessoirement
tout vous parait vain est une prouesse de comédien,
entendre les mots cent milles fois interprétés, fatigue,
au lever du rideau l'impression du scénario est inchangée.
<<<le maquillage de la séduction souvent se liquéfie
sur le visage d'un clown triste, le fard dégoulinant vers le pathétique, enduit de la tête au pied.
Les envolées émerveillées m'inclinent à rigoler au bout
de quelques minutes si elles ne sont honnêtes, deviennent
des habitudes fripées brandies d'un creux chapeau de
magicien.
l'amour, l'amitié sont des espaces non fléchés
où le silence n'a nul besoin d'être meublé.
Couloir d'urgence
Nous sommes assis au bord du vide sur ces sièges vissés dans l'éternité
nos mains se tendent et interpellent le silence
nos mains se tendent et se déchirent à espérer.
L'on rejoue l'enfance
nos vies sur le jeu de l'oie
se poursuivent et se croisent
au hasard du coup de dé.
Se forcer à penser ceci pour conjurer cela
entre croire et l'abandon
il y a tant de déraisons
bien humaines.
Devant la crainte et le mystère
on influence que soi.
Être est ce trop de vérité.
Nous raidis dans ces habits
taillés par l'absence
transpirons des regrets
et quelques fous serments
que nous mélangeons à jamais imparfaits
dans de fausses conjugaisons.
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre dans la tendresse de ton repos
quand les vagues de bombes s'apprêtent
à calmer définitivement nos rages de dents
quand les prisonniers fabriquent des cordes
pour se pendre sous le dernier rire d'un lever de soleil
quand les enfants sont prêts à être programmés
dans les fichiers d'une invraisemblable justice scientifique
quand des humains parmi d'autres humains sont emmurés
dans le coma éthylique de la solitude absolue
quand les êtres humains sont incapables d'êtres bons
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre dans la tendresse de ton repos ma Belle.
Duo déséquilibré dansant sous des éclats de lune.
Nous connaissons les hôpitaux psy et les regards désenchantés
quémandant une autre intuition du monde
nous connaissons les cages des flics et l'incompréhension
les bagarres sordides et les gueules de bois burinées sous les coups
de la haine et l'invention de l'amour dans les théories cupides
de bras étouffants
nous connaissons l'offense du mépris
nous connaissons le rejet des animaux abandonnés
et les bouts de nous mêmes écrasés sur la route des fous.
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant
et me perdre encore dans la tendresse de ton repos
pour que le calme s'agenouille enfin près de nos âmes
qui ne demandent rien à la vie et encore moins à la mort.
Me perdre dans la tendresse de ton repos
ma main posée sur ton ventre
ma figure enveloppée de ta chevelure rouge
ma chair sensible contre ta chair sensible
mon sourire échos de ton sourire.
Me perdre encore dans la tendresse de ton repos
Et puis repartir
Remuer le silence jusqu'à ce qu'il bascule dans un vacarme assourdissant.
Bruno Tomera
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